Ce billet est destiné au bilan du projet du mois de Juillet dernier dédié à l’enrichissement de la cartographie des postes électriques des réseaux de distribution libérée par Enedis le 16 mai 2018.
C’est un sujet qui anime OSM, comme beaucoup d’autres, depuis plusieurs années. Le plan des rues n’est en effet pas la seule infrastructure à être cartographiée, toutes les données caractérisant notre environnement sont d’intérêt. La connaissance des réseaux électriques est importante pour mener à bien les transitions énergétique et écologique de ce début de siècle.
OpenStreetMap France est engagé depuis sa création en 2011 pour l’ouverture de données de la part d’administrations ou d’acteurs privés titulaires de missions de service publics. Cela dans le but de rendre notre cartographie plus exhaustive et inclusive et promouvoir les avantages de ce projet.
La libération de ces données d’infrastructure – Plus de 720 000 enregistrements – marque d’ailleurs une étape dans la quête que nous poursuivons. Plusieurs années ont été nécessaires pour montrer que cela pouvait avoir un intérêt, bien qu’OSM ne soit pas directement impliqué dans la démarche de l’entreprise.
L’avantage est double pour OSM : nous allons pouvoir qualifier plus précisément plus de 500 000 bâtiments, dont certains sont absents du cadastre. Nous allons aussi pouvoir enrichir la connaissance des réseaux avec des données métier d’intérêt.
Le fichier libéré par le distributeur d’énergie manque toutefois d’attributs et se contente d’exposer des points. Ces positions sont déjà très utiles pour mieux cibler nos visites terrain, à la recherche des informations visibles.
Les sites techniques sièges de ces fameux postes électriques peuvent revêtir diverses apparences et un travail de terrain doit être mené pour en obtenir toutes les caractéristiques.
Vous pouvez vous rendre compte des différentes possibilités dans la notice rédigée pour le projet
Comment faire ?
Les conditions étaient réunies pour constituer un sujet :
- Une étendue nationale, pouvant permettre à chacun de s’impliquer à son niveau dans l’environnement de son choix
- Des données de bonne qualité sur lesquelles travailler, sans partir d’une feuille blanche
- Des outils disponibles pour avoir une vision des objets à visiter
- Un ou plusieurs animateurs prêts à faire un suivi pendant la durée du projet
- Des possibilités de contribuer à la fois en extérieur et aussi depuis les vues aériennes ou avec Pic4Review / Mapillary à distance.
La décision de lancer un sujet pour le projet du mois a été prise fin mai, ce qui laissait un bon mois pour rédiger la notice ci-dessus et recueillir l’avis des contributeurs intéressés sur la mailing-list de discussion. Ces avis ont d’ailleurs été précieux pour améliorer la qualité de la documentation et ajouter des exemples locaux pour guider correctement les non-spécialistes des réseaux.
Cela a d’ailleurs contribué à la rédaction de ce patron pour diminuer la taille de la barrière à l’entrée que constitue la rédaction d’une notice lors de futur projets.
Le déroulement
Les données ouvertes ont été intégrées à Osmose très rapidement, on apprécie le dévouement de son administrateur ;). Osmose est l’outil de maintien en qualité de la base de données. Il expose les résultats de différents tests mais aussi la comparaison avec les fichiers issus des ouvertures de données. Il est ainsi possible de connaître les objets manquant par rapport aux données officielles, voire d’offrir un retour vertueux à celui qui ouvre en lui indiquant d’éventuelles différences avec la vue terrain d’OpenStreetMap. Cela a permis d’avoir très vite une idée de l’effort à fournir pour ce projet du mois : il faudra bien plus qu’un mois pour tout couvrir.
La 1ere proposition a été adressée à la communauté le 18 juin (#RadioLondres) et plusieurs contributeurs ont permis d’enrichir la notice consultable aujourd’hui.
Le suivi réalisé avec Overpass-API et plusieurs requêtes montre que plus de 2200 objets ont été édités pendant la phase de préparation, avant le début du projet proprement dit.
Une seconde annonce a été faite le 2 juillet pour lancer officiellement les contributions sur le sujet proposé.
Le mois de Juillet est plutôt adapté pour des visites de terrain, en profitant de ses vacances ou weekend pour se rendre dans des endroits moins routiniers que le restant de l’année. C’est ce que j’avais choisi d’ailleurs pour réaliser le plus gros de ma contribution.
Le suivi et les échanges se sont poursuivis pour lever les différents points de doutes quant à des situations particulières sur le terrain, ce qui reste important pour maintenir le niveau de motivation global.
Bilans
Au vu du nombre de contributions, le bilan du projet est positif. Cela a été aussi une occasion d’aller à la rencontre de la communauté dans un format moins habituel. Au-delà des centres d’intérêt techniques, pouvoir faire l’animation dans ces conditions est aussi humainement enrichissant.
Le suivi cumulé depuis le 1er juin montre que 5 657 objets ont été édités par la communauté, dans toutes les régions de France. Sur Juillet, les 3500 objets édités indiquent qu’il faudrait plus de 200 mois comme celui-ci pour qualifier l’ensemble des objets présents dans le fichier initial.
Certains se sont d’ailleurs beaucoup investis (à Toulouse et à Nancy) puisque je n’ai moi-même contribué qu’à hauteur de 4% au pot commun.
Ce bilan rédigé avec plus de recul montre que les contributions ne se sont pas arrêtées pour autant au 31 juillet. Le Projet du Mois a donc permis de donner de la visibilité sur le sujet, d’inciter une part de la communauté à s’investir et à compléter la documentation permettant à une population peut-être plus large de continuer à contribuer.
Pour peu que les outils soient prêts, la documentation accessible et les animateurs présents, c’est donc une bonne occasion d’inciter à participer autour d’un sujet donné et contribuer à sa manière au succès quotidien d’OpenStreetMap.
Voir aussi
Cartographie des réseaux d’énergie sur le wiki OSM
François Lacombe