Retour sur le State of the Map 2022 en Italie

Retour sur le State of the Map 2022 en Italie

Faisant suite au State of the Map France qui a eu lieu les 10-12 juin à Nantes, le State of the Map, mondial s’est tenu les 19-21 août à Florence en Italie. Voici un petit retour d’expérience partial et partiel de quelques contributeurs français ayant assisté à l’événement.

Le SotM, la rencontre des contributeurs OpenStreetMap a rassemblé cette année près de 400 personnes du monde entier (sans compter 200 de plus regardant les vidéos en ligne en direct !)

De nombreux français ont fait le trajet et les rencontres furent nombreuses et fructueuses.

Best-of de conférences

Voici les conférences qui nous ont le plus marqué. Vous trouverez sur les pages indiquées les supports de présentations. Les vidéos seront publiées au fil de l’eau dans les semaines à venir.

State of Independence

https://2022.stateofthemap.org/sessions/URUJH8/

Comment a évolué OSM depuis 2004 ? Cette plénière d’introduction revient sur l’incroyable pari, en 2004, d’une carte ouverte et collaborative et de sa réalisation par une communauté mondiale ultra-motivée.

OSM Carto as vector tiles (MapTiler)

https://2022.stateofthemap.org/sessions/3EREXZ/

Reconstruction d’un style similaire à openstreetmap-carto (aka mapnik) basé sur les tulles vectoriels d’OpenMapTiles. Ça ressemble visuellement à du openstreetmap-carto mais c’est moins riche car les tuiles vectorielles ne contiennent pas tous les détails pour ça. La présentation était similaire à celle faite au dernier SotM-FR.

OpenMapTiles/MapTiler a proposé d’intégrer les tuiles vectorielles sur osm.org, des échanges sont en cours pour réaliser cela. Des questions techniques restent pour que la fondation puisse produire ces tuiles vectorielles.

Échange de couloir : la fondation demande à OpenMapTiles/MapTiler de retirer l’obligation d’attribution « OpenMapTiles » (en plus d’OSM) comme prérequis à l’intégration d’OpenMapTiles sur OSM.org. MapTiler à l’origine du projet libre étudie dans un sens qui semblerait pouvoir répondre positivement à cette demande. Le risque pour MapTiler est de perdre en visibilité, l’avantage est d’augmenter la visibilité des tuiles vectorielles.

Innovating on derivative OpenStreetMap datasets (Protomaps)

https://2022.stateofthemap.org/sessions/VXECJQ/

Présentation de formats SIG (FlatGeobuf) et OSM performants et des logiciels de traitement qui vont avec. Outil de conversions, formats pour QGIS, stockage serveur (cloud serverless) et affichage vectoriel navigateur.

Retour personnel de Frédéric : techniquement très intéressant, l’unique auteur à l’air très compétent mais tous ces formats et outils sont un écosystème à eux seuls et relativement peu compatibles avec l’existant.

None: a story of data that isn’t there

https://2022.stateofthemap.org/sessions/HZUFPQ/

De la difficulté d’utiliser les données OSM pour de l’analyse urbaine. Explore la méta-sémantique des tags. Les tags sont-t-ils cohérents avec l’objet d’écrit ? Du sens des valeurs, de la négation d’une valeur et de l’absence de tags.

Présentation d’un outil d’exploration de concurrence de tags pour une zone géographique. Pas encore libre/disponible.

Retour personnel de Frédéric : le problème est connu, mais c’est une exploration systématique et une représentation ergonomique qui en a été faite.

Evolving the OSM Data Model

https://2022.stateofthemap.org/sessions/W3AGY8/

Principales conclusions de l’étude sur l’évolution de l’API OSM pour la 0.7. L’étude complète est disponible en ligne. C’est le résultat d’une étude, ce n’est pas forcément ce qui va être réalisé. Les deux principaux points à retenir :

– Ajout du support de polygones simples (mais on conserve les relations de multi-polygones)

– Suppression des nœuds sans tags. Les coordonnées des points seraient directement portées par les ways. Cela amènerait une suppression d’un très grand volume de nœuds (environ 95%) apportant une amélioration significative des performances de tous les outils de traitement de données OSM. Les nœuds d’intersection entre objets seraient également supprimés. Charge aux éditeurs de conserver la cohérence de l’intersection de tous les objets.

Ces modifications seraient transparentes pour les contributeurs.

Ces premiers changements seraient l’occasion de relancer l’évolution de l’API pour pouvoir ensuite aller plus loin.

What you map is not always what you get

https://2022.stateofthemap.org/sessions/NAF9EN/

Dans la suite du sujet de l’évolution de l’API. Problème que posent les tags, exemples de bonnes pratiques (extension de highway par le tag motorroad en Allemagne) et de mauvais pratiques (par exemple les pistes pour les motoneiges cartographiées highway=footway). Plus les problèmes posés par la documentation des tags et les votes sur le wiki.

Piste évoqué : une documentation officielle et revue comme l’est le code source dans le libre aujourd’hui. Les changements sont revus et discutés avant d’être intégrés.

En échange de couloir : les Data Items pourraient servir à adresser au moins une partie du problème.

Inferring default speed limits

https://2022.stateofthemap.org/sessions/YWH3XD/

Problème des limitations de vitesses par défaut par pays en fonction de la typologie des voies, du véhicule et d’autres facteurs.

Constitution d’une très grosse page de wiki avec toutes les règles pour définir ces limitations de vitesse par défaut. Avec des liens vers les ressources ou trouver ces définitions.

Développement d’un outil qui utilise les règles de cette page de wiki pour produire des règles explicite qu’un outil comme un calculateur d’itinéraire ou un limitateur de vitesse peut utiliser.

https://wiki.openstreetmap.org/wiki/Default_speed_limits

https://westnordost.github.io/osm-legal-default-speeds/

Retour personnel de Frédéric : travail impressionnant. La France est prise en exemple… parmi le pire que l’on peut trouver comme définition légales des vitesses.

OpenStreetMap in the Cloud

https://2022.stateofthemap.org/sessions/HEHHCH/

Maintenance de configuration Docker et Kubernetes pour faciliter la mise en œuvre de logiciel de l’écosystème OSM. Cloud ou non cloud.

How to kill OSM? Above all, change nothing

https://2022.stateofthemap.org/sessions/A8JLUY/

Conférence tenue par l’un de nous (Florian) faisant suite à une conférence similaire tenue en français au SotM-fr. Florian analyse les différents blocages qui nous empêchent de faire évoluer le mouvement OSM dans sa globalité. Notre perception du temps, de l’argent et notre stratégie sont, d’après lui, à modifier en profondeur pour débloquer tout le potentiel de la communauté.

Florian propose en premier lieu d’élaborer une stratégie partagée plus ambitieuse que l’actuelle.

OSMF Board Ask Us Anything

https://2022.stateofthemap.org/sessions/AT3YM7/

Cette session publique de questions adressées aux 7 membres du CA de la fondation a exposé plus en détail les projets à venir.

Le board a commencé par répondre aux suggestions posées par Florian lors de sa session « How to kill OSM? Above all, change nothing » en commentant que de nombreuses idées sont bonnes et à creuser. Le board pense qu’il existe un manque de compréhension de la part de la communauté concernant son activités par manque de communication.

Les questions stratégiques ont été abordées et il est clair que le rôle de la fondation va être amené à évoluer. Après les premières embauches de la fondation (pour gérer les serveurs et le site osm.org), certains membres de la communauté sont plutôt pour une extension rapide du rôle de la fondation, certains préfèrent plutôt progresser avec prudence.

Running OpenStreetMap.org – Today and Tomorrow

https://2022.stateofthemap.org/sessions/D8XYDN/

Outils et services d’OSM maintenu par le nouveau salarié de la fondation Grant Slater, préalablement bénévole. Il a également présenté le plan d’action pour le support du vectoriel sur osm.org.

Standing ovation pour cette fonctionnalité très attendue qui changera sûrement en profondeur nos manières de contribution.

MapRoulette

https://2022.stateofthemap.org/sessions/RRUH8S/

Supporté par une communauté internationale très active, l’outil de partage de tâches pour améliorer OSM fête ses 10 ans ! La plateforme Web a bien évoluée et propose des centaines de quêtes de difficulté très variable.

Florian : le site internet a été traduit à 100% en français en 2022 par quelques francophones motivés. Un meilleur support des spécificités de notre langue sont à prévoir prochainement.

Public Domain Map: Crowdsourcing the Future of Government Data

https://2022.stateofthemap.org/sessions/CFVMU7/

Comment OSM-US a créé un groupe de travail avec 60 agences gouvernementales pour discuter d’OSM et en particulier de licence. Il est clair que les organisations gouvernementales des USA ne peuvent pas intégrer des données à leurs données qu’elles doivent ensuite rediffuser dans le domaine public. Elles ont également interdiction d’utiliser du crowdsourcing non re-validé par les agences.

La solution proposée et qui va commencer à être expérimentée est de mettre à disposition des outils (iD) pour permettre à des contributeurs (OSM ou autres) de contribuer aux données des agences dans le domaine public. Ces contributions peuvent ensuite être validées et intégrées aux données d’origines. Parallèlement, ces contributions vont être mise à disposition de la communauté OSM pour pouvoir être intégré dans OSM.

Une première expérimentation avec les tunnels des voies ferrées va être réalisée. Ces données n’existent actuellement pas dans les données gouvernementales.

Retour personnel de Frédéric : travailler avec 60 agences gouvernementales c’est quand même impressionnant. Par contre et ce n’est que mon avis personnel, je crois peu à la réussite d’un tel projet.

Crowdsourcing and virtual reality applications for peacekeeping: study cases in Mogadishu and Tripoli

https://2022.stateofthemap.org/sessions/GNG37Y/

L’ONU cartographie des bâtiments en 3D pour faire de la réalité virtuelle pour des simulations, de l’entraînement et la préparation d’opération.

Comparative Integration Potential Analyses of OSM and Wikidata – the Case Study of Railway Stations

https://2022.stateofthemap.org/sessions/YU9JHN/

Comparaison des gares dans OSM et Wikidata : contributeurs, nombre d’attributions, par pays, évolution dans le temps …

D’après Frédéric et Florian : le sujet des gares est plutôt bien traité en France.

Wikimedia Italia – What is it doing for the Italian OSM community?

https://2022.stateofthemap.org/sessions/MRK3C8/

Présentation du fonctionnement du chapitre italien et des projets menées. Le chapitre OSM italien est le chapitre italien de Wikimedia.

Présentation très inspirante du community management réalisé en Italie par une personne dédiée. Son temps est consacré à animer et consolider les communautés régionales et locales, à mieux et plus communiquer, à gérer des campagnes de financement et de micro-financement. Un exemple duquel s’inspirer en France.

La fantastique @AnisaKuci est salariée de @WikimediaItalia et travaille à plein temps sur les projets @OpenStreetMapIt #SotM2022 pic.twitter.com/vghtSQcq2T

@overflorian August 21, 2022https://twitter.com/overflorian/status/1561351051235790849

Lightning talks bâtiments

De plusieurs Lightning talks sur l’avancement de la couverture mondiale en bâtiments. L’on peut retenir que le quart des pays les plus développés ont une couverture du bâtit de plus de 50 % et l’Europe est plus de 70 %. Le quart des pays les moins développés est à plus de 20 %, bien aidé par les projets humanitaires. L’autre moité est à moins de 20 %

Lightning talks OSM-BE

OSM-BE mène un projet d’achat et de prêt d’appareil photo 360. Photo envoyé sur Mapillary mais archive disponible pour usages futurs.

La cartographie pour les piétons

Si notre couverture des routes n’a pas à nous faire rougir dans de nombreux endroits dans le monde, on ne peut pas en dire autant de notre niveau de détail sur l’accessibilité aux piétons. L’ajout de chemins piétons séparés pour modéliser les trottoirs est en effet une tâche extrêmement longue à réaliser. Plusieurs idées pour y remédier ont été évoquées pendant les 3 jours :

OSM Sidewalkreator – A QGIS plugin for automated sidewalk drawing for OSM

https://2022.stateofthemap.org/sessions/JNJKYR/

Kauê Vestena a présenté son plugin QGIS qui crée automatiquement le réseau piéton à partir des routes et des bâtiments, qu’on peut ensuite importer dans JOSM pour contribuer (https://2022.stateofthemap.org/sessions/JNJKYR/). Il a également développé plusieurs outils pour la visualisation, le calcul d’itinéraire et le suivi qualité de ces données (https://files.osmfoundation.org/s/RRk9zSzjkPxz7kM).

Routing not only for Prams

https://2022.stateofthemap.org/sessions/LKZYJ7/

Roland Olbricht a abordé ce sujet au travers du déplacement avec une poussette ou un landau. Sa communauté locale a, au contraire, choisi d’ajouter les attributs sidewalk sur les routes existantes et propose ses réflexions sur les améliorations nécessaires dans le modèle pour gérer plus finement les paramètres d’accessibilité sans avoir à créer des chemins pour chaque trottoir.

Mapping a Small Town / Pedestrian and Bike Mapping in New York City

https://2022.stateofthemap.org/sessions/SA77RH/

Le sujet de la cartographie pour les piétons a été évoqué par Christopher Beddow qui nous a expliqué comment il a utilisé l’imagerie aérienne mais aussi les détections de Mapillary pour cartographier tous les trottoirs d’une petite ville près de chez lui, ainsi que Ariel Kadouri qui a présenté les travaux de la communauté locale de New York pour cartographier les cheminements piétons et vélo (https://2022.stateofthemap.org/sessions/YAYNSB/)

Track académique

Plusieurs conférences de la track académique ont présenté des calculs d’accessibilité (par exemple https://2022.stateofthemap.org/sessions/JEXYHK/ et https://2022.stateofthemap.org/sessions/MXS9R8/) ce qui montre l’intérêt des réutilisateurs pour cette thématique, encore émergente dans nos pratiques de contributions.

L’expérience utilisateur et l’ergonomie

C’est une agréable surprise de voir la thématique de l’expérience utilisateur de plus en plus abordée dans notre communauté :

– HOT a présenté une intéressante campagne de tests utilisateurs avec des débutants sur l’utilisation de quelques applications mobiles (OsmAnd, Organic Maps, Vespucci, etc) pour faire ses premières contributions et mener un certain nombre de tâches (https://2022.stateofthemap.org/sessions/UWHAME/). Certaines améliorations potentielles ont été identifiées et devraient pouvoir être financées dans les prochaines années.

– Grab a présenté sa méthodologie pour créer l’application GrabMaps utilisées dans près de 500 villes d’Asie du Sud Est, et comment ils l’ont personnalisée pour répondre aux besoins ultra-locaux de ses utilisateurs (https://2022.stateofthemap.org/sessions/YXMUVT/).

– Mateusz Konieczny a présenté son originale méthode et son retour d’expérience sur les tests utilisateurs qu’il réalise pour faire tester les fonctionnalités de StreetComplete et lui permettre de rester simple d’utilisation (https://2022.stateofthemap.org/sessions/EHZQXV/).

Enfin, les discussions à la suite de l’intervention de Florian Lainez (https://2022.stateofthemap.org/sessions/A8JLUY) laissent suggérer la création prochaine d’un UX Working Group qui serait spécifiquement dédié à l’adaptation de notre site officiel osm.org aux besoins de ses différents utilisateurs (contributeurs bien sûr, mais aussi développeurs, chercheurs et autres réutilisateurs, et pourquoi pas entreprise, grand public, etc).

Sponsors et entreprises

Il y a eu une forte présence des sponsors vendredi et samedi, et notamment une très forte présence de NextBillion.ai, TomTom et Meta (ex Facebook).

Pour TomTom, ils sont plutôt là en observateur. NexBillion.ai est un nouveau venu qui fournit des solutions personnalisables de carto et d’API pour les entreprises (carte vectorielles, calcul d’itinéraire…). Meta était présent et a donné de nombreuses conférences liées à Daylight, RapidID et Mapillary.
Le périmètre de Daylight devraient croître et inclure potentiellement les détections des photo Mapillary et peut-être une base non-OSM des limites administratives (c’est encore à voir selon le « Polygon Project Manager » de Meta).

Les sponsors étaient aussi là pour recruter.

Échanges avec les chapitres italien et belges

Le chapitre italien est une section du chapitre italien de la Fondation Wikimedia. Le chapitre belge est une section de l’Open Knowledge Foundation. Pour info, mais on n’a pas ou peu eu d’échange avec eux sur ces sujets, en Allemagne c’est avec FOSSGIS eV et en Espagne il n’existe pas d’association.

En Italie et en Belgique les sections OSM sont fortement aidées par leurs associations parentes. Elles leur permettent une mise à disposition de salariés, des contacts (lobbying), un partage du budget de ces associations … C’est vrai à la fois pour des tâches administratives mais aussi pour la communauté. Wikimedia Italie emploie une personne à plein temps sur le sujet OSM dont la principale tache est l’animation de la communauté, mais pas que.


Ce SOTM marque les 18 ans d’OpenStreetMap, et il laisse espérer un dynamisme renouvelé à travers notamment la roadmap d’ID présenté par Martin Raifer (https://2022.stateofthemap.org/sessions/C9AKZK), les évolutions du modèle de données et de l’API (https://2022.stateofthemap.org/sessions/W3AGY8/) ou encore la volonté d’afficher enfin des tuiles vectorielles sur le site officiel.

Que de belles choses en perspective !

Vector tiles provided by OpenStreetMap. It’s going to happen! @firefishy1 says so! #SotM2022 @OSM_Tech pic.twitter.com/KPwxkUJzKM

@harry_wood August 20, 2022https://twitter.com/harry_wood/status/1561011227924512771

Article co-écrit par Florian, Noémie et Frédéric

18 acteurs des communs numériques et de l’open data s’allient pour proposer des solutions pour leur développement à l’échelle européenne

18 acteurs des communs numériques et de l’open data s’allient pour proposer des solutions pour leur développement à l’échelle européenne

Le 7 février dernier, lors de la conférence « Construire la souveraineté numérique de l’Europe » l’ambassadeur français pour le numérique, Henri Verdier ainsi que seize États membres (aujourd’hui dix-neuf) ont signé une déclaration créant un groupe de travail visant à accompagner le développement des communs numériques au sein de l’Union européenne.

Certains de ces acteurs des communs numériques et des logiciels libres ont participé à certaine de ces réunions de travail afin de présenter, chacun leur tour, les enjeux qu’ils rencontraient et les issues à envisager. Un même constat a été partagé par les acteurs de l’Internet libre et ouvert : l’espace numérique ne doit pas être laissé à la domination des plateformes monopolistiques. Et pour pallier à cela, l’Union européenne doit, plus que jamais, initier des politiques d’envergure afin que les communs numériques puissent mieux se développer et permettre de maintenir une diversité d’acteurs sur le Web. 

En parallèle de cette initiative et afin d’avoir un impact plus conséquent, dix-huit acteurs des communs numériques et des logiciels libres présents en Europe se sont alliés afin de proposer des solutions concrètes (et non exhaustives) à ces gouvernements européens.  

Les communs numériques représentent des alternatives aux GAFAM, construites grâce à l’intelligence collective dans le souci de respecter les internautes ainsi que leurs droits. Ne pas les considérer à juste titre et ne pas œuvrer pour leur développer est un danger pour nos sociétés et pour les citoyens numériques de demain.

Une tribune collective a d’ailleurs été rédigée par ces acteurs et vous pouvez la retrouver sur le blog de Mediapart.

Organisations signataires relais de la campagne en France

  • Association Vikidia
  • Clever Cloud
  • Collectif pour une société des communs
  • Framasoft
  • Mobicoop
  • OpenFisca
  • Open Food Facts
  • OpenStreetMap France
  • Open Terms Archive
  • Tela Botanica
  • Wikimédia France 
  • XWiki SAS

Organisations signataires relais de la campagne dans le monde 

  • COMMUNICA
  • Europeana Foundation
  • Free Knowledge Advocacy Group
  • Open Future
  • Wikimedia Deutschland
  • Wikimedia Suisse 

Texte original par Wikimedia France, CC BY-SA 4.0

Convocation à l’Assemblée Générale Ordinaire 2021

Convocation à l’Assemblée Générale Ordinaire 2021

Comme chaque année depuis la création de l’association OpenStreetMap France, notre assemblée générale ordinaire aurait dû avoir lieu lors de la rencontre annuelle des contributeurs OpenStreetMap du SotM-FR.

L’Assemblée générale annuelle de l’association OpenStreetMap France aura lieu le 

samedi 11 juin 2022 à 17h30

Université de Nantes, Campus Tertre, Bâtiment Censive, Amphi 3

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Carto-Partie Autrans-Méaudre samedi 28 août 2021

Carto-Partie Autrans-Méaudre samedi 28 août 2021

Nous sortions de plus d’un an de pandémie, toutes les activités collectives OpenStreeMap étaient à l’arrêt et nous avons été heureux, en juin 2021 lors de l’organisation de cette journée, à la perspective de nous revoir et de redémarrer « comme avant » (même si bien sûr il faudra présenter le passe sanitaire à l’entrée, porter le masque à l’intérieur, etc… ) !

Nous (le groupe local des contributeurs OpenStreetMap grenoblois) avons donc profité du cadre du WikiCamp organisé par Wikipédia le week-end du samedi 28 et du dimanche 29 août 2021, au centre de vacances l’Escandille à Autrans-Méaudre, pour organiser cette cartopartie, prévue toute la journée du samedi 28 août à Autrans-Méaudre dans l’Isère (sur le plateau du Vercors).

L’occasion aussi lors de cette journée de contribution collective d’accueillir potentiellement des nouveaux contributeurs, ou d’échanger de vive voix avec les Wikipédiens français, rassemblés ce jour-là.

Voici ci-dessous le visuel élaboré pour annoncer cet évènement




Déroulé de la journée du samedi 28 août 2021

Un départ matinal de Grenoble vers 7h15 …

Après la présentation du programme de la journée, les sept membres du groupe local se sont répartis en quatre groupes pour aller faire des relevés sur le terrain de cette station de sports d’hiver de moyenne montagne ou suivre les visites guidées d’Autrans et Méaudre.

Plusieurs approches de relevées ont été utilisées : field papers, photos géolocalisées, Mapillary en mode piéton ou StreetComplete.

Il n’y avait pas de thèmes de contribution particuliers mais le suivi de l’actualité d’OSM France a orienté certaines contributions comme la photographie de tous les transformateurs croisés et le versement de ces photos sur Mapillary.

L’après-midi fut consacrée à la contribution à partir des données recueillies le matin (un peu) et à la présentation du projet aux wikimédiens (beaucoup).

Certains contributeurs se sont attaqués aux landuses grâce à des imageries satellites depuis la salle de travail partagée avec Wikimedia France. Ils ont enfin enfourché leur vélo pour faire des relevés dans les zones les plus éloignés.

Un départ de l’Escandille vers 19h, après la photo de groupe (voir ci-dessous).

La cartographie s’est poursuivie les jours qui ont suivi avec la mise à jour de l’adressage et l’exploitation des images déposées sur Mapillary.

Voici l’ensemble des « changesets » ce jour-là :



Quelques animations pour mettre en évidence les résultats avant/après (merci à @Binnette !)

Un bilan statistique
Nombre de contributeurs OSM: 6
Nombre d’éléments modifiés/ajoutés/supprimés: 8,778
Nombre de groupe de modifications: 121
Changements affichés : 121

Nombre d’objets OSM crées, (modifiés), (supprimés) :

  • Points: 4,814 (1,935) (348)
  • Lignes: 797 (821) (7)
  • Routes/chemins: 650 (553)
  • Bâti: 50
  • Landuses: 10

La photo de groupe

L’ensemble des participants de cette journée (Wikimédiens et contributeurs OpenStreetMap)



Un grand merci à tous les participants !

Un grand merci à OSM-France pour la prise en charge des frais de bouche (collation du matin, pause méridienne, et goûter), d’une des deux visites du matin commentées par un guide professionnel local (et ainsi aussi de contribuer et remercier Wikimédia France pour leur accueil) et des frais d’essence.

Nous espérons pouvoir organiser, de manière un peu analogue, une journée de cartopartie dans la région grenobloise en 2022. Avis aux amateurs !

Le groupe local OSM de Grenoble


PS : la page de notre wiki local qui raconte tout ceci est ici

OpenStreetMap France fête ses 10 ans

OpenStreetMap France fête ses 10 ans

Le 8 octobre 2011 était créée l’association OpenStreetMap France : elle fête donc ses 10 ans cette année.

A cette occasion, nous avons le plaisir de vous convier à un moment de partage.
Compte tenu des risques sanitaires encore d’actualité, cet évènement sera déconcentré dans les groupe locaux et par visioconférence. A cette occasion, nous partagerons à distance un gâteau d’anniversaire et soufflerons quelques bougies.

Nous proposons donc à tous ceux qui le souhaitent, soit chez eux, en famille ou entre amis, soit dans les groupes locaux proches de chez vous, de nous rejoindre le Lundi 11 Octobre 2021 en soirée. Nous prévoyons une « mégavisio » à partir de 19h30 pour souffler les bougies tous ensemble sur ce lien : https://osmvideo.cloud68.co/user/eme-edf-clb-dhv

Pour connaître l’évènement local proche de chez vous, voici une carte umap des organisateurs :http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/les-10-ans-dosm-france-fetes-en-france_659621

Pour faciliter l’organisation de la soirée (savoir qui amène quoi), vous pouvez aussi utiliser ce tableau : https://lite.framacalc.org/9puz-osm_france_10ans.
Il vous servira également à nous faire remonter vos besoins (gâteau, bougiers, goodies, salle,…) pour que l’association puisse vous aider.
Vous pouvez bien sûr modifier le tableau et ajouter des colonnes si besoin.
Merci de bien vouloir nous indiquer votre participation.

Vous pouvez consulter également cette carte pour connaitre le groupe local le plus proche de chez vous si rien n’est encore organisé dans le coin : https://www.openstreetmap.fr/contact/ .

Nous restons à votre écoute si vous avez des idées pour faire de cette soirée un moment d’une grande convivialité.

OpenStreetMap France

Géo-communs ? Chiche !

Géo-communs ? Chiche !

Les communs numériques géographiques ont plus que jamais le vent en poupe.

L’IGN a récemment lancé une consultation publique portant sur les « géo-communs ». Cette initiative confirme l’engouement croissant pour les communs numériques, en particulier géographiques, porté autant par les acteurs publics, privés ou encore par les citoyens engagés, cette dernière décennie.

La lettre de mission à Bertrand Monthubert, nouveau président du CNIG (Conseil National de l’Information Géographique) va dans le même sens : « Est attendue une collaboration plus étroite entre l’État, des collectivités territoriales, des entreprises et des porteurs de ‘‘communs’’ numériques que peuvent être les acteurs de la société civile. »

Dans un monde de plus en plus régi par les grandes plateformes numériques, OpenStreetMap fait figure de référence et de « zone libre ». La plus grande plateforme de données géographiques libres au Monde est en effet riche d’une communauté hyper-active (dont le nombre de contributeurs, toujours en forte croissance, dépassera bientôt les 8 millions), d’un écosystème technique foisonnant, et d’une gouvernance ouverte et propice à la collaboration.

Afin de renforcer ce mouvement d’ouverture particulièrement vivace, il pourrait être envisageable d’unir nos efforts dans plusieurs projets qui nous paraissent relever de l’intérêt général. Les projets suivants font partie des pistes qui nous paraissent les plus prometteuses.

1. Un “street-view libre et ouvert”

La création d’informations géographiques de qualité nécessite de connaître la réalité du terrain qui est en constante évolution. Les « géants du numérique » ont très bien compris cela et collectent des vues immersives du terrain qui viennent compléter les vues aériennes. Depuis plus d’une dizaine d’années, différents acteurs sillonnent dans ce but les rues et les routes de France, sans mutualisation. Le coût est élevé, sûrement plus que les prises de vues aériennes et seules quelques multinationales peuvent se permettre une couverture exhaustive. À côté de cela, des milliers de contributeurs OpenStreetMap réalisent des prises de vues.

En 2014, Mapillary a été lancé, en se basant sur une licence ouverte (CC-BY-NC passée rapidement en CC-BY-SA pour les photos et ODbL pour les traces GPS correspondantes). La communauté OpenStreetMap est rapidement devenue la première pourvoyeuse de prises de vues. Mapillary a en retour alimenté la communauté OpenStreetMap avec des API d’accès, mais aussi des jeux de données tirés de ces images par intelligence artificielle en détectant automatiquement des objets sur celles-ci.

En 2020, le rachat de la société Mapillary par Facebook a posé question au sein de la communauté OpenStreetMap. En France, certains contributeurs bénévoles autant que professionnels sont maintenant réticents à partager leurs photographies avec un tel acteur.

Des alternatives existent, comme OpenStreetView, projet libre antérieur mais non maintenu, devenu OpenStreetCam lors de sa reprise par TeleNav, puis KartaView lors de sa reprise par Grab (un équivalent Singapourien d’Uber).

Le besoin d’un commun numérique non attaché à une structure commerciale dont la stratégie peut évoluer défavorablement se fait toujours ressentir.

Au-delà d’un usage grand public bien connu, ces vues immersives sont utilisées par de nombreux acteurs publics comme les services de secours pour préparer des interventions et sont aussi une mine d’informations fraîches pour mettre à jour les bases de données géographiques ou vérifier leur cohérence. Les collecteurs possibles sont nombreux (exemple original de la Ville de Redon qui a équipé ses camions de ramassage d’ordure pour ses prises de vues) et les réutilisateurs aussi.

En complément des photos ou comme un autre projet de commun, il est également envisageable d’imaginer une mutualisation des signalements terrain (appelés “notes” dans OpenStreetMap) permettant d’améliorer les données géographiques sous-jacentes.

2. Une base routière navigable enrichie

Une base routière navigable permet de calculer des itinéraires en complétant les géométries du réseau de voirie par les règles de circulation que sont les sens uniques, les interdictions de tourner, les files de pré-sélection, les limites de poids, de vitesse autorisée, de dimensions, de type de trafic, etc.

C’est sûrement le domaine le mieux identifié où des données publiques manquent à l’appel alors qu’une forte demande existe.

La base nationale des limitations de vitesse, annoncée en octobre 2015 en comité interministériel de la sécurité routière, puis prévue par la Loi pour une République Numérique de 2016 est prévue depuis plus de 5 ans, mais celle-ci n’est à ce jour toujours pas disponible, sans que l’on sache clairement qui est chargé de la constituer, ni comment.

Cette base navigable ne doit pas se limiter à l’usage routier motorisé, mais inclure aussi le réseau cyclable, voire à terme piéton.

OpenStreetMap a ici semble-t-il une longueur d’avance avec un filaire de voirie déjà largement complété par des informations de navigabilité qui permet à plusieurs moteurs de calcul d’itinéraire de fonctionner et de fournir des services utiles au plus grand nombre.

À cette base navigable pourront s’ajouter deux autres types d’informations qui peuvent être des communs complémentaires liés :

  • les statistiques de trafic
  • l’état en temps réel

Là encore, l’absence de commun et d’anticipation sur ces besoins font que des géants du numérique sont devenus incontournables en proposant des services, dont Waze est le leader, basés sur la collecte massive de données des utilisateurs sans jamais en partager les données produites.

À terme, l’ensemble pourrait donc regrouper :

  • le filaire de voirie navigable,
  • une base des déplacements constatés (traces GPS), archivés mais aussi temps réel,
  • un complément du filaire avec les statistiques de trafic constaté (qui peut être issu des traces GPS et d’autres sources).

Toutes ces données seraient utiles, encore une fois, pour les services de secours, mais aussi pour de nombreuses analyses sur les déplacements, les transports, la proximité des services et bien sûr des réutilisations innovantes encore non imaginées à ce jour.

Conditions de succès

La mise en œuvre de communs numériques nous semble souvent mal appréhendée. Il nous paraît utile de rappeler les conditions de mise en œuvre utiles au succès d’un commun numérique :

  1. une communauté ouverte, à la gouvernance horizontale, où les règles sont claires et s’appliquent à tous. La seule barrière à l’entrée est celle du respect de ces règles et en particulier la licence qui doit favoriser l’extension du commun (l’ODbL a bien sûr notre faveur).
  2. un commun agile : pas de grand plan initial mais une idée de départ paraissant souvent utopique avec une adaptation au fur et à mesure du chemin parcouru.
  3. community first : même en ayant un objectif final de production de données, l’approche adoptée doit se focaliser sur la communauté avant tout. Animer ses membres et produire des outils pour faciliter son implication doivent être des sujets centraux.
  4. la publication sous licence libre des briques logicielles produites et l’amélioration itérative et agile, centrée sur l’utilisateur. D’une manière générale, les “principes pour un développement numérique” (voir https://digitalprinciples.org/fr/principles) nous paraissent des bonnes pratiques à suivre.
  5. une réalisation portée par une équipe interne à chaque participant, afin d’en maîtriser véritablement la réalisation. L’engagement dans un commun doit être direct car peu délégable ou externalisable.
  6. la création de véritables services utiles basés sur le commun. C’est peut-être le point le plus important et le véritable indicateur de succès. Par exemple, le succès de la Base Adresse Nationale est ainsi mesurable en mesurant le nombre d’appels à son API de géocodage.

On oublie bien souvent qu’au-delà de tous les principes, les communs numériques sont avant tout une implication de tous les jours, à l’exemple de la communauté OpenStreetMap. Il est d’ailleurs toujours utile de découvrir les nombreux outils de communication utilisés par la communauté française et internationale.

Il semble enfin utile de rappeler l’incroyable effet levier que permet la plateforme OpenStreetMap pour les communs numériques liés aux données géographiques.

Lettre ouverte : L’ODbL : La licence par excellence pour l’Open Data dans le transport

Lettre ouverte : L’ODbL : La licence par excellence pour l’Open Data dans le transport

De récentes réflexions proposent la création d’une nouvelle licence spécifique au transport lors de la publication des données open data, comme le prévoit la LOM.

L’association OpenStreetMap France considère que cette proposition, bien que légitime dans ses objectifs, mènerait nécessairement à une fragilisation du cadre juridique de publication et d’utilisation des données ouvertes en France.

La licence ODbL, actuel standard contractuel reconnu au niveau national autant qu’international, doit demeurer le socle de notre stratégie collective de collaboration et non pas être remplacée par une licence exotique instaurant de nouvelles barrières d’utilisation.

Licence de réutilisation vs CGU

Les licences ont pour but de définir les règles de réutilisation concernant des données, un contenu ou du code source (soumis à une propriété intellectuelle), là où les CGU (Conditions Générales d’Utilisation) définissent les règles d’accès à un service.

En instaurant un “principe d’identification du réutilisateur” la “Licence Mobilité” impose une déclaration d’utilisation des données.

Elle mélange ainsi des concepts très différents et intègre des clauses qui relèvent des CGU pour accéder et utiliser un service et non pas pour la seule réutilisation des données, objet habituel et exclusif d’une licence.

Pour des besoins légitimes de régulation d’usages de services (tels que des API), la “licence Mobilité” impose à tous les réutilisateurs potentiels des contraintes qui n’ont plus de rapport avec le besoin légitime initial comme l’authentification ou l’intégration du paiement éventuel directement dans la licence.

L’authentification obligatoire

Par ailleurs, inclure cette obligation dans la licence limite très fortement les réutilisations indirectes des données. Ce frein à la réutilisation relève uniquement des CGU, comme l’atteste sa référence.

Si un concédant met en place un accès authentifié, celui-ci s’imposera-t-il en cascade ?

Il ne serait pas possible par exemple d’inclure ces données dans OpenStreetMap car aucune traçabilité des réutilisateurs n’est ni prévue ni souhaitable.

Il ne serait pas possible de publier directement ces données sur un portail open data sans qu’un système d’authentification soit prévu et conforme ; quid d’une entreprise étrangère non inscrite à l’INSEE et dépourvue de N° SIREN ? Ne pourrait-elle pas avoir accès aux données ?

Cette authentification en cascade, en plus de brider l’innovation, limiterait aussi les possibilités d’archivage et de miroir par des acteurs tiers.

Dans le cas où il n’y aurait pas d’authentification en cascade, il n’est nul besoin d’aborder le sujet dans la licence de réutilisation des données car les réutilisateurs ne voulant pas s’authentifier accéderons à des sources secondaires (miroir, archives, portail tiers, etc).

Ainsi, l’ajout de nouvelles contraintes, même si elles peuvent apparaître comme “mineures” lors de leur rédaction entraîne d’importants effets de bord négatifs en cascade.

Les compensations financières

Cette compensation est explicitement prévue en lien avec un service de fourniture des données (typiquement une API).

Une fois de plus, cette mention doit figurer dans les Conditions Générales d’Utilisation d’un service, auquel d’ailleurs la licence fait à nouveau référence et pas dans les règles de réutilisation des données en elles mêmes.

Incompatibilité avec l’ODbL

Il n’est pas possible de republier des données sous licence ODbL sous cette nouvelle licence car de nouvelles obligations sont imposées au réutilisateur. La licence ODbL interdit formellement cet ajout dans sa clause 4.8 : « You may not impose any further restrictions on the exercise of the rights granted or affirmed under this License. »

Les AOM (Autorités Organisatrices de Mobilités) devront donc préalablement vérifier qu’aucune source ODbL n’aura été utilisée dans les données qu’elles souhaiteront publier sous “Licence Mobilités” et à l’avenir ne pourront plus non plus s’appuyer sur ces sources ODbL.

Il s’agit donc d’une rupture inconciliable avec l’écosystème établi, créant de facto une nouvelle branche “mi-open-data” indépendante.

Compatibilité avec la stratégie de mobilité

Cet article de la licence fait référence :

  • au “livre II du Code des Transports”, qui concernent le transport de marchandises ;
  • aux “Schémas directeur d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires” (SRADDET).

En quoi ces schémas s’appliquent à d’autres acteurs que les collectivités ?

Détournement de l’esprit du règlement européen et de la LOM

Le règlement européen 2017/1926 et la LOM ont été créé avec un objectif très clair : l’ouverture des données se fait au service de l’intérêt général. Évoquer l’intérêt général pour justifier l’ouverture des données est un détournement de l’esprit de ces textes.

Le risque de balkanisation des licences

Les auteurs de la “Licence Mobilités” remarquent à raison que “la multiplication des licences étant à l’évidence un obstacle à la réutilisation des données, la nécessité de converger vers une « licence-type » a rapidement émergé.”

Nous ne pourrions pas être plus d’accord. La création d’une licence supplémentaire “franco-française” et exotique semble néanmoins aller dans le sens inverse du but visé.
Illisible et incompatible avec les acteurs étrangers, notamment en Europe, une nouvelle licence ne pourrait qu’affaiblir le cadre législatif existant et réduire les réutilisations par le flou juridique qu’elle amène.

Ce flou se manifeste sur au moins deux points:

  • la référence à des CGU
  • la référence à la stratégie de mobilité de chaque AOM

Ces deux éléments étant spécifiques à chaque AOM, la “Licence Mobilités” au lieu de proposer un cadre unique facilitant la réutilisation des données, ouvre au contraire la porte à une multiplication des règles par leurs adaptations locales.

Ne pas pénaliser les plateformes ouvertes

Au-delà des questions juridiques, les acteurs publics (AOM, administration centrales et locales) devraient considérer l’impact du choix de la licence avec le plus grand soin.

Cette proposition de licence est en effet compatible en l’état avec l’usage des acteurs dominant du monde du transport (Google Maps en tête) mais deviendrait incompatible avec les producteurs actuels de données ODbL (dont OpenStreetMap).

Que deviendraient les données existantes des transporteurs et entreprises du transport déjà publiées en ODbL ? Ces données seraient incompatibles avec la “licence Mobilités”. Il ne serait plus non plus possible d’intégrer des données ODbL provenant de source externes à l’AOM.

L’usage de l’ODbL est bien plus large que le monde du transport : c’est le standard mondial des données ouvertes. C’est le socle de projets citoyens d’importance majeure, dont OpenStreetMap est le fer de lance.
Adopter la “licence Mobilité” incompatible avec l’ODbL, c’est aussi se couper de ce riche écosystème ouvert et favoriser les acteurs dominants.

Conclusion

Nous considérons que la “licence Mobilités”, si elle était adoptée en l’état, entraînerait une rupture de neutralité de traitement entre les différents acteurs. Elle mènerait à un affaiblissement du cadre juridique général et exclurait et affaiblirait durablement l’écosystème open data et en particulier le projet OpenStreetMap.

Nous appelons en conséquence tous les acteurs du transport à continuer à utiliser la licence ODbL, socle et standard de la politique open data dans le secteur du transport.

Nous suggérons au groupe de travail ayant produit la “licence Mobilité” de ré-orienter leurs travaux vers la rédaction de CGU standardisées pour les acteurs du transport. Ces CGU seraient les plus à même de couvrir les problématiques qui ne relèvent pas de la réutilisation de données mais de la fourniture d’un service (tel qu’une API).

Cartographier les laboratoires d’analyses médicales, notre projet du mois de mai 2021

Cartographier les laboratoires d’analyses médicales, notre projet du mois de mai 2021

Les laboratoires d’analyse sont un maillon essentiel de la réponse à la crise sanitaire du Covid : de nombreux tests Covid y sont réalisés.

La communauté OpenStreetMap se mobilise à partir du mois de mai pour cartographier spécifiquement ces lieux.

Il est très simple de contribuer : rendez-vous sur le site ProjetDuMois.fr et cliquez sur « contribuer ». Comme d’habitude, les membres bénévoles de la communauté sont à votre disposition pour vous accompagner, si besoin, dans cette tâche.


Le projet du mois consiste a mobiliser la communauté OpenStreetMap française sur une période limitée pour réaliser un bon qualitatif majeur sur une thématique spécifique.

Des centaines de contributeurs bénévoles de toute la France coordonnent leurs actions sur le site ProjetDuMois.fr. Cet outil de suivi permet également de contribuer directement à OpenStreetMap : le site, accessible autant sur ordinateur que sur mobile, est un éditeur OpenStreetMap accessible aux contributeurs débutants.

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